La réalisation d'un vitrail est un processus long et technique, que je vais tenter de décrire ici :
Tout commence par un dessin, qui devra prendre en compte le critère de faisabilité .
En effet le verre n'est pas une matière flexible, donc le motif doit s'adapter à ses contraintes. C'est la 1ère étape et l'une des plus cruciales pour à obtenir un résultat esthétique et durable, qui soit visuellement harmonieux.
Ce dessin sera ensuite reproduit à échelle sur une feuille cartonnée, puis chaque morceau découpé afin d'avoir un gabarit permettant de tracer le motif sur les différentes pièces de verre.
C'est à ce moment que l'on sélectionne les feuilles de verres qui seront utilisées dans le vitrail. Le verre se présente sous la forme de plaques colorées, généralement de 3mm d'épaisseur.
Un des aspects qui me plaît dans cet art c'est cette imprévisibilité : on sélectionne des morceaux de verre en imaginant le résultat, mais on ne verra finalement l'assemblage final qu'à la toute fin de la réalisation.
Une fois le motif décalqué sur les différentes feuilles de verre, vient le moment de la découpe des morceaux.
J'utilise à cet effet un coupe-verre, un outil avec une roulette qui va 'rayer' le verre. Toutes les découpes ne sont pas faisables en une fois. C'est même souvent que l'on doit travailler la coupe par de multiples passages.
Une fois le verre rayé, j'utilise des pinces spéciales pour ouvrir le verre sur la rayure. Plus la rayure est courbée et plus c'est difficile. D'autres pinces permettent de 'grignoter' le verre. L'objectif est d'obtenir des pièces à la dimension la plus proche du gabarit, et ce pour déjà dégrossir le travail de meulage.
Le meulage est l'étape qui va adoucir et harmoniser toutes les pièces découpées, pour obtenir l'assemblage le plus exact possible.
Pour ce faire j'utilise une meuleuse, qui arrose en permanence la bague de meulage qui est en contact avec le morceau de verre. La meuleuse vient 'poncer' le bord de pièce pour qu'elle soit plane, éliminer les morceaux qu'on n'a pas retiré à la coupe et créer une bonne accroche pour le sertissage.
Le sertissage est l'étape qui va préparer les pieces pour l'assemblage. Chaque pièce est sertie d'un ruban de cuivre autocollant, appliqué de manière parfaitement homogène pour avoir un dépassement d'environ 1mm sur l'avant et l'arrière de la pièce. C'est ce dépassement qui, une fois toutes les pièces serties et mises côte à côte, sera le support pour la soudure.
La soudure est communément réalisée avec un alliage étain et plomb en baguettes 60/40 (60% d'étain, 40% de plomb) et après application de 'flux', pâte ou liquide corrosif venant préparer le cuivre pour la soudure et créer une accroche qui permettra des soudures fluides. C'est une étape très importante, pour avoir un vitrail qui dure sur le long terme, sans rupture. Elle est également méticuleuse car de cette étape de soudure dépendra beaucoup l'esthétique finale.
Une fois les 2 faces soudées,et la tranche recouverte de soudure, il ne reste plus qu'à nettoyer scrupuleusement le vitrail avant d'appliquer si besoin une patine pour modifier la couleur de la soudure, puis une cire pour protéger et faire briller les soudures.
Toutes ces étapes de réalisation sont entrecoupées de plusieurs nettoyages scrupuleux, et chaque étape demande tellement de soin, que la fabrication d'un vitrail prend de nombreuses heures.
C'est pourquoi le prix final dépend en partie du nombre de pièces, mais pas que ! La qualité du verre utilisé joue également, ainsi que la complexité du motif.
Ce voyage dans cet art millénaire est terminé, mais n'hésitez pas à me contacter si vous avez des questions !